Le Patrimoine historique, culturel et artistique algérien, une préservation essentiel de notre identité

Sur cette photo prise à Alger en 1860 :

Le rebâb, instrument de musique que fabriquait Abdeldjalil Hassaïne, père de la grande chanteuse de hawzi, Zakia Kara Terki. Il est lauréat des concours du meilleur artisan algérien en 1951 et des métiers en 1952.

La blousa wahrania, une tenue indispensable dans la garde-robe des Algériennes de l’Ouest du pays. Une tenue portée par les femmes dans la vie de tous les jours. Elle est composée d’un tissu à motifs fleuris et est portée avec un long jupon appelé jaltita. Fait d’un tissu de couleur unie, la blousa est aussi un élément essentiel de la tenue nuptiale de Tlemcen, la chedda, portée sous le caftan dit areftan depuis des siècles.

Un peu d’histoire sur le costume d’Oran et son patrimoine par son passé notable dans l’histoire pré-romaine. On le retrace surtout aux alentours du 10ème siècle, le costume oranais sera ensuite freiné sous l’occupation espagnole du 17è siècle.

Le Haïk, ce longue étoffe rectangulaire, voile blanc traditionnel dans le Maghreb et non noir comme celui importé d’Orient, présenté aujourd’hui dans sa diversité était pendant des siècles le symbole de la femme algérienne avec élégance et beauté. Il représente plusieurs dimensions symboliques et de résistance durant la guerre de libération nationale 1954-1962, utilisé comme une arme de combat (dissimuler des armes), le Haik a contribué à la libération de l’Algérie. Il est aussi accompagné de lAâdjar, une voilette blanche en tissu de soie ou brodée.

Histoire et ici peu connue, l’instrumentation des femmes algériennes :

La musique algérienne est le reflet de la grande diversité culturelle qui caractérise l’Algérie, les répertoires musicaux sont une profusion de styles qui va de :

La musique classique algérienne dite andalouse, style musical que l’on retrouve dans tout le Maghreb a été ramené en Algérie par les réfugiés andalous ayant fui l’inquisition des rois chrétiens vers le XIe siècle, elle imprègnera les villes côtières du nord de l’Algérie. Sa grande recherche technique s’articule principalement sur 12 longues Noubate “suite” et ses principaux instruments sont la mandoline, le violon, le luth, la guitare, la cithare, la flûte de roseau et le piano. Nous pouvons distinguer les Sanâa d’Alger, de Tlemcen et le Malouf de Constantine.

Parmi les interprètes les plus remarqués il y a Bahdja Rahal, Lila Borsali, Amina Karadja que nous avons invités pour un concert le 12 mai 2018, Nasserdine Chaouli, Nouri El Koufi ainsi que des troupes musicales comme El Mossilia, El Fakhardjia, Es Sendoussia et El-Andalous.

La musique populaire traditionnelle se distingue en plusieurs styles : le Hawzî et le rûbî de Tlemsen, d’Alger, de Constantine et de Annaba, le Bedwi, El Med’h et Es-Semâa, le Chaâbi, le Sahraoui, le Kabyle, l’Oranais et le Tergui

Le Chaâbi, dit populaire, genre musical typiquement algérois dérivé de la musique andalouse durant les années 1920, ce style se caractérise par des rythmes spécifiques et des Kacidate (longs poèmes tirés du terroir algérien). Le maître incontesté de cette musique est El Hadj M’Hamed El Anka, El Hachemi Guerouabi, Abdelkader Chaou, Dahmane El-Harrachi, Kamel El Harrachi, Naima Ababsa, Samir Toumi que nous avons invité pour un concert le 6 décembre 2015.

Le Rai originaire de l’Ouest d’Algérie de Oran à Sidi Bel Abbes. Mode d’expression des milieux ruraux et populaire de l’Ouest grâce au Cheikh et Cheikhats. La jeunesse oranaise et belabesienne a ensuite pris la relève et en a été le principal vecteur, elle lui a donné un rayonnement international, voir mondial grâce au son du pop, funk et blues algérien de Cheb Khaled et ensuite Cheb Mami.

Très belles présentations historiques et origines du Rai :

France culture L’odyssée du Rai

Leila Assas Il était une fois le raï : la compile des nostalgiques de l’âge d’or.

Rai, signifie l’opinion, le destin, l’expérience, la vision des choses. Dès ses débuts les chanteurs de Raï exprimaient leur avis sur les problèmes de la société algérienne. Dans les années 30 des chanteurs oranais comme Ben Yamina ou Doubahi utilisent le Raï pour exprimer leurs points de vue sur la politique (contre l’occupation française), mais aussi contre tous les interdits de la société algérienne (sexe, alcool, …).

Aujourd’hui, on distingue deux types de Raï, le Raï traditionnel des débuts et le Raï moderne “occidentalisé”.

Le Raï traditionnel est celui des origines et perdurera jusque dans les années 70, à l’époque on utilise les instruments traditionnels de la musique arabe, ainsi que les percussions traditionnelles comme la darbouka ou le bendir.

La forme du Raï est beaucoup plus libre que celle des musiques classiques alors appréciées par les gens bien pensant, l’utilisation de l’arabe dialectal est aussi une grande nouveauté qui va donner une grande proximité avec le peuple.

Les chanteurs de Raï sont rapidement obligés d’inventer un langage codé leur permettant d’aborder des sujets difficiles, comme la résistance à la présence française en Algérie, mais aussi les plaisirs de la chair.

Les lieux où l’on peut écouter du Raï à cette époque sont souvent des bars, et cela contribue à faire des interprètes de cette musique de véritables paria en dehors de la bonne société. Leur statut est pourtant complexe, on leur attribue le titre de cheikh ou cheikha (maître, maîtresse, au sens de celui qui maîtrise son art), tout en les considérant comme des gens peu fréquentables.

Dans les années 1930, on chante le wahrani, adaptation du melhoun accompagnée à l’oud, à l’accordéon, au banjo ou au piano. Cette musique ce mélange aux autres influences musicales arabes, mais aussi espagnoles, françaises et latino-américaines.

Les années 50 marquent l’arrivée des femmes dans la musique Raï avec en particulier Cheikha Remitti (Charak gataâ), dont le franc-parler irrite plus d’un traditionaliste. La guerre d’indépendance Algérienne marque une période de creux pour l’activité culturelle, certains artistes ayant rejoint le maquis. Cette musique qui, à l’origine, ne rassemble que quelques chanteurs, finit par s’étendre, après l’indépendance, à l’ensemble de l’Algérie.

Les instruments traditionnels du Raï (flûte, derbouka et bendir) s’accommodent de nouveaux instruments (violon, accordéon, luth et guitare acoustique) avec notamment la guitare électrique et sa pédale wah-wah comme chez Mohammed Zargui ou de la trompette et du saxophone comme Bellemou Messaoud.

C’est Messaoud Bellemou qui le premier remplace la traditionnelle gasba (flûte en roseau) par la trompette, ouvrant la voie du “pop Raï”. Cette évolution se poursuivra jusqu’à l’arrivée des Cheb (jeunes) qui vont donner une nouvelle dimension au Raï en utilisant les instruments électroniques et créer ce que l’on appelle le Raï moderne.

A la fin des années 70 et au début des années 80, une nouvelle génération débarque avec les instruments de leur époque (synthétiseurs, batterie, guitare électrique) et viennent révolutionner le Raï en s’imprégnant des styles rock, pop, funk, reggae et disco avec notamment Mohammed Maghni, mais aussi Rachid et Fethi Baba Ahmed qui développent la production Raï. Les producteurs de disques pour les différencier des cheikh et cheikha, leur accole le surnom de cheb ou cheba (jeune en arabe).

La première vague voit défiler Cheb Khaled, Cheb Sahraoui et Cheba Fadéla, Cheb Hamid, puis un peu après leurs cadets Cheb Mami et Cheb Hasni. Mais aussi les Raina Rai que nous avons reçu en concert le 10 novembre 2017 à Bruxelles ainsi que Zahouania le 29 décembre 2016.

Les conditions de production sont terribles, les moyens sont très limités et le rythme de production infernal, la plupart des cheb enregistrent à une cadence folle cassette sur cassette, qui assurent une diffusion large de ce nouveau Raï.

Il faut attendre 1985 pour que l’état algérien reconnaisse officiellement le Raï à l’occasion du premier festival de Raï à Oran. Auparavant cette musique n’avait jamais eu droit de cité à la radio ou à la télévision d’état.

La fin des années 80 marquent le début de l’internationalisation du Raï, Cheb Mami le premier s’installe à Paris, puis enregistre son album “Let Me Raï” à Los Angeles en 1989. C’est Khaled avec “Didi” qui fait le premier “tube” Raï en France, c’est avec cette chanson que le public français découvre la Raï. Khaled récidivera quelques années plus tard avec “Aïcha” écrite par Jean-Jacques Goldman.

Le succès du Raï en France, ouvre la voie à une nouvelle génération d’artistes issus de l’immigration. Pour la première fois, le Raï est coupé de son espace originel (Oran et sa région), et on voit apparaître des chanteurs et des groupes qui n’hésitent pas à métisser le Raï avec d’autres influences (funk, reggae, …).

Le Raï aujourd’hui continue à expérimenter des nouvelles associations avec d’autres styles, d’autres musiques, particulièrement en direction du Hip Hop et des mouvements Rap, retrouvant ainsi son esprit originel de contestation sociale, Sources.

La musique kabyle repose sur un riche répertoire qui est fait de poésie et de très vieux contes transmis à travers des générations, grâce notamment à une tradition orale très ancestrale. Parmi les sujets que ces chansons abordent il y a l’exil, l’amour et la politique entre-autres. Les grands interprètes sont : l’incontournable Idir, Slimane Azem, Jamel Alam, Djurdjura, Malika Domrane, Karima, Taous Arhab, Kamel Hamadi, Cherif Kheddam, Ait Menguellat, Massa Bouchafa, Maatoub Lounes, Allaoua, …

Musique chaouie et staifi est un style de la région des Aurès et Batna principalement. Très proche de la musique bédouine, elle se distingue cependant par son rythme plus soutenu ainsi qu’une plus grande présence d’instruments musicaux. Le pionnier incontesté de ce style est Aissa El Djermouni, Cheb Khalas et Cheb Aziz, Cheba Djamila et Abdou, Zahi Cheraiti que nous avons invité pour un concert le 29 décembre 2016, …

La musique bédouine qui est caractérisée par les chants poétiques interprétés par les pasteurs nomades dans la région des hauts-plateaux, elle repose sur de longues kacida (Poèmes) à rime unique et au son monocorde de la flûte. En général, cette musique s’articule sur des thèmes amoureux, religieux et épiques. Parmi les grands interprètes il y a Khelifi Ahmed, Abdelhamid Ababsa, Rahab Tahar, …

La musique Gnawa et le Diwan en Algérie sont d’origine subsaharienne et sont apparues au Maghreb par les esclaves. Les instruments principaux est le Guembri, les karkabou, les tambours. Les groupes comme Wlad Bambra, la famille Soudani, Lemma de Souad Asla, Gwnawa Diffusion, Gnaouas, tout comme Aikar Abderrahmane que notre présidente a rencontré dans le Sud algérien (Tamanrasset), sont très agréables à découvrir.

Les contes algériens : un patrimoine oral qu’il faut préserver. Nous avons eu le plaisir d’accueillir un conteur de Témouchent (dans l’Ouest algérien), Seddik Mahi pour notre première semaine culturelle belgo-algérienne qui a eu lieu du 3 au 10 novembre 2017 en partenariat avec la Commune de Saint-Josse-ten-Noode. Nous gardons toujours contact avec lui et nous suivons ses représentations dans toute l’Algérie et à l’étranger.

Le conte algérien est une oeuvre qui doit rester dans la mémoire collective et perdurer de génération en génération. Kateb Yassin que nous n’oublierons pas. Le conte revient timidement sur scène pour le plaisir des petits et des grands. Les contes kabyles sont souvent racontées par les femmes.

La littérature algérienne de langue française, celle que nous pouvons lire, désolé pour les arabophones, nous ne maîtrisons pas assez l’arabe pour en parler et la lire. De grands auteurs comme Mouloud Feraoun, Mouloud Memmeri, Mohamed Dib, Kateb Yacine, Assia Djebbar, Rachid Mimouni, Rachid Boujedra, Yasmina Khadra que nous avons invité en partenariat avec l’Espace Magh, le 4 mars 2012, Kamel Daoud, Amel Chaouati que nous avons aussi invité à Bruxelles, ici le 5 avril 2015, Maissa Bey, Boualem Sensal, Mustapha Benfodil, également invité le 23 février 2020, Fellag et aujourd’hui, nous découvrons encore une nouvelle génération …

Les tenues algériennes autant de tenues que de régions : Algéroise, Tlemcenienne, Oranaise, Constantinoise, Kabyle, Chaouie, Staifi, Terguy, Sahraouie, des Aures, Naili, de l’Atlas saharien, Mzab et Hoggar, Timimoun.

Elégance et classe déjà au XVè siècle :

Pour les mariés c’était tout un cérémonial, le rituel du bain et ses accessoires :

Ici sous cette capsule Ahkili ala zamane nous présente le rituel algérois :

Le métier de “Machta” qui était une profession propre à l’Algérois menée par les femmes lors des cérémonies de mariage. Ahkili ala zamane revient sur ce métier ancestral :

Bien avant la la Fouta c’était le pagne, cette pièce d’étoffe ancestrale qui recouvrait le corps des femmes et des hommes ! Ahkili ala zamane revient sur ses origines :

La Sarma algéroise était un accessoire de tête porté par les femmes d’Alger, de forme conique et de confection métallique et se caractérisait par sa hauteur. Ahkili ala zamane nous parle de cette coiffe algéroise :

Le Sarouel ou seroual, pantalon porté aussi bien par les femmes que par les hommes en Algérie. Il serait lié à la migration des Andalous en Afrique du nord, dès 1492, les marchands d’Andalousie de la Péninsule ibérique en faisaient commerce dans les grands ports de la rive sud de la Méditerranée. Ahkili ala zamane revient sur son histoire :

Plus contemporain, ici différentes tenues traditionnelles algériennes selon les régions, dont Melhfa Chaoui originaire des Aurès.

Défilé de 2019 par Karim Arouf, le styliste apprécié de notre Présidente

Modeliste Styliste Amel Belmokhtar – 2019

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Menouba Couture Collections

La Cuisine algérienne aussi riche et diversifiée que sont les différentes régions d’Algérie et ses délicieux gateaux raffinés, tout un art :

L’art culinaire algérien possède ses propres spécificités et le tajine ou le couscous algérien sont assez unique.

La présence ottomane et espagnole en Algérie ont laissé leur empreinte et certains plats sont d’origine turque, espagnole et orientale. Parmi les plats typiquement algériens on retrouve le couscous et ses variantes correspondant à chacune des régions d’Algérie, la chorba, la chakhchoukha de biskra, Lham lahlou, hmiss, maakouda karantika d’Oran, le mhajeb, la felfla, le berkoukes, … et une grande variété de pains : khobz dar, kesra rakhsis, kesra matlouh, kesra m’bessa, aghroume, akourane…

La cuisine algérienne est aussi très réputée pour ses fines pâtisseries et son savoir-faire dans ce domaine. On retrouve ainsi le Kalb el louz, le makroud, dziriette, mchewek, m’khabez, baklawa, tcharak, samsa, sfenj, tamina, m’bessess, baghrir, griwech, …

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